Dans l’embrasure de la porte, là où la lumière jouait timidement avec l’ombre, j’observais ce mystérieux carton. Son contenu éveillait en moi une curiosité à la fois timide et fébrile.
Un jour, emporté par l’envie d’explorer, je dévoilais le mystère en l’ouvrant, révélant un trésor insoupçonné : un tour à poterie. Je l’ai branché, m’apprêtant à apprivoiser cet instrument de création. Une boule d’argile, semblable à une masse informe, a pris place dans ma paume et mes doigts ont alors commencé leur danse.
Le lendemain, j’ai commandé mon premier pain de terre, une matière docile attendant patiemment d’être façonnée. C’était du grès terracotta. Au fil des jours je réalisais mes premiers essais. Douze mois plus tard, je prenais la décision de quitter mon emploi, attiré par la force irrésistible de la céramique.
Le raku est arrivé dans ma vie comme un souffle imprévu, apportant avec lui une dose de spontanéité et d’imprévisibilité. Cherchant des réponses à mes interrogations, je me suis tourné vers cette technique ancestrale. Comment cuire mes créations rapidement ? Était-il possible de construire mon propre four ? Le raku a offert des solutions à mes questions brûlantes.
Dans la pratique du raku, j’ai trouvé un attrait pour son caractère imprévisible, sa brutalité presque primitive. Les chocs, les accidents, les irrégularités – autant d’imperfections qui ajoutent une dimension humaine à mes créations. J’aime voir mes œuvres être malmenées par les éléments, transformées par le feu et la fumée, émergeant avec des cicatrices qui témoignent de leur voyage.
Récemment, une nouvelle fascination a pris racine en moi : l’obvara. Dans cette technique, les motifs surgissent sous mes yeux, ornant une pièce immaculée en un instant fugace. C’est une danse éphémère entre l’eau, le feu et la terre, où la magie opère sous forme de motifs fugitifs et envoûtants.
