Une pratique ancestrale qui remonte au moyen âge en europe de l’est.
Trois jours avant la cuisson finale, un mélange magique, soigneusement préparé à partir de farine, de levure et d’eau, attend son rôle crucial. Pendant ce temps, les pièces prennent forme, subissant une première cuisson pour être ensuite prêtes à accueillir la transformation finale.
Dans l’atmosphère chaude d’un four raku, les pièces sont soumises à une chaleur intense de 950° C. Rapidement, elles sont plongées dans le mystérieux bain fermenté, une concoction enflammée qui danse sur leur surface, avant d’être immergées dans une eau rafraîchissante.
C’est là que la magie opère. Ce bain brûle, laissant derrière lui des traces de son passage, alors que l’eau vient calmer le jeu, scellant à jamais la beauté de chaque pièce. Cette alchimie entre tradition et renouveau lui vaut le surnom de “raku baltique”, un hommage vibrant à son héritage.
Dans l’art captivant du raku nu, l’application de l’engobe joue un rôle important. Cette préparation confère à la céramique sa texture, mais surtout, elle offre une surface réceptive aux effets du processus raku.
Au cours de la cuisson dans le four raku, cette couche d’engobe subit des transformations fascinantes. Lorsque la température atteint les 900°C, la pièce chaude est plongée dans un conteneur rempli de matières combustibles et scellé hermétiquement, une réaction de réduction se produit. La fumée pénètre dans les craquelures de l’engobe, créant des motifs irréguliers et mystérieux. Ces fissures, résultant de la contraction thermique de l’argile et de l’engobe, offrent un contraste saisissant entre les parties blanches et les zones plus sombres.
Mais ce n’est pas tout. Dans le processus du raku ru, l’engobe ne se contente pas d’être un simple support pour les effets de la cuisson. Elle devient une toile vivante, en interaction directe avec les éléments. La composition de l’engobe, sa texture, tout contribue à façonner l’esthétique finale de l’œuvre.
Ainsi, la couche d’engobe dans le raku nu devient bien plus qu’un simple élément décoratif. Elle devient le réceptacle des forces élémentaires du feu et de la réduction. Capturant l’essence même de l’éphémère et de la beauté organique. Chaque craquelure, chaque nuance, raconte une histoire unique, témoignant du dialogue intime entre la matière et les éléments naturels. C’est une fusion de la créativité humaine avec les rythmes inaltérables de la nature, une célébration de la magie qui opère lorsque l’art rencontre la science, et quand l’éphémère devient éternel.